Marion Brunet, Katja (novella)

Marion Brunet, Katja (novella). Serres-Morlaas (Aquitaine), Les Éditions In8 (Collection Polaroid), 2021, 74 pages

°Par Peter KLAUS (Berlin)°

Auteure de romans policiers, Marion Brunet a reçu, entre autres récompenses, le Grand prix de littérature policière en 2018 pour L’été circulaire. Elle est également auteure de livres de jeunesse pour lesquels elle a obtenue en 2017 le Prix Unicef de littérature de jeunesse et le Prix Libr’à nous roman ado. L’auteure est née en 1976 dans le Vaucluse et vit actuellement à Marseille.

Avec Katja, cette longue nouvelle – novella – qui se lit d’une traite, l’auteure surprend avec un récit savamment ficelé.

Au fur et à mesure que le lecteur ou la lectrice suit la protagoniste Katja, il découvre qu’elle est Allemande et a accepté une place d’aide à domicile chez un ancien journaliste célèbre, spécialiste de l’ancien bloc de l’Est. Ce journaliste, qui restera sans nom, habite une villa sur la côte bretonne, villa qui n’est accessible que par marée basse. Le journaliste s’est retranché dans cette villa loin de tout, ne veut voir personne et s’apprête à finir sa vie rongé par un cancer. L’astuce du récit réside dans le fait qu’on n’apprend que par bribes et allusions qu’il y a anguille sous roche, que Katja a recherché sciemment cette place d’aide à domicile Elle ne dévoile sa véritable identité que vers la fin du récit lorsqu’elle pose les questions qui la hantent au journaliste mourant.

Et voilà le déclic:

On pourrait croire finies, plus de trente ans après la chute du Mur de Berlin, ces histoires qui déchirent familles et descendants de la défunte RDA.

Mais le récit de Marion Brunet se révèle être encore une de ces histoires incroyables qui impliquent Français (notre journaliste rongé par le cancer), Allemands de l’Est et les agissements de la Stasi, la police secrète omniprésente de l’ancienne Allemagne de l’Est. Katja apprend enfin la vérité recherchée sur ses parents et le rôle joué par le journaliste. Une vérité qui n’est pas faite pour la rassurer.

Le récit d’un style sobre et sans fioritures donne envie de lire d’autres œuvres de l’auteure.

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